Le management des séniors : non aux idées reçues !

La crise sociale de 2023, autour du report de l’âge légal de départ à la retraite, a montré à quel point le travail des séniors pouvait constituer un sujet sensible. Avec un âge moyen de départ effectif à 62,6 ans* constaté en France (en augmentation constante), les entreprises doivent dorénavant prendre le sujet à bras-le-corps. Pistes de réflexion.

Management des séniors, défis et solutions PER pour retraite

À partir de quel âge devient-on « sénior » pour la société ?

 

Pour l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), les séniors sont les personnes âgées de 55 à 64 ans, conformément à la définition européenne d’Eurostat. Pour les statisticiens, cette tranche d’âge est pertinente afin de décrire un groupe de population spécifique, avec des comportements identifiés. En revanche pour Pôle emploi, les seniors sont les salariés proches de la retraite. Le CCD CDD sénior s’adresse d’ailleurs aux salariés âgés de plus de 57 ans.

Selon une étude d’Ipsos**, aux yeux de l’opinion publique française « l’âge de passage vers la vieillesse est estimé à 69 ans, soit 3 ans de plus que la moyenne des pays interrogés. En Amérique latine, il faut dépasser la barre symbolique des 70 ans pour être qualifié de personne âgée. À l’inverse, dans les pays du continent asiatique, la vieillesse démarre dès la deuxième moitié de la cinquantaine ». La perception de la « séniorité » apparaît donc comme éminemment culturelle et relative !

 

À partir de quel âge devient-on « sénior » pour l’entreprise ?

 

« Recherchons directeur de projet sénior… ». Par opposition à « junior », le terme peut sembler plutôt valorisant car il désigne un profil et, dans ce cas, un professionnel expérimenté, capable d’assumer des responsabilités. En revanche, lorsque l’on parle en termes de gestion des carrières de « l’emploi des séniors » ou du « management des séniors », on évoque un salarié qui a passé le cap des 45 ans, c’est-à-dire approximativement la moitié de son parcours professionnel. Le terme se teinte alors parfois de préjugés moins positifs.

 

Dans les faits, l’âge de départ réel à la retraite ne cesse de reculer

 

Pour désigner l’âge auquel une population part réellement à la retraite (ce qui est différent de l’âge légal de départ à retraite), les économistes et les statisticiens parlent « d’âge conjoncturel moyen de départ à la retraite ». Cet âge ne cesse d’augmenter, comme le souligne l’étude annuelle « Les retraités et les retraites » publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees)*. Ainsi « L’âge conjoncturel de départ à la retraite atteint 62 ans et 6 mois pour les personnes qui résident en France, avec une légère différence entre les hommes (62 ans et 2 mois) et les femmes (63 ans). Cet âge est en progression continue depuis 2010 (+ 2 ans et 1 mois) »

 

Management des séniors : savoir-faire et savoir-être, tels sont les atouts des salariés âgés

 

Le monde de l’entreprise ne peut pas se désintéresser du phénomène d’augmentation de la part des séniors dans la population active, car il va s’amplifier dans les prochaines années. C’est d’autant plus crucial que de nombreux secteurs font déjà face à une pénurie de main d’œuvre. L’employabilité des séniors peut faire partie des solutions. Il est donc grand temps de tordre le cou aux différents stéréotypes et d’envisager l’emploi des séniors sous un jour positif et inclusif, en adaptant les organisations pour retenir les travailleurs qui avancent en âge afin de tirer profit de leurs compétences, de leur expérience, de leurs réseaux et de leur connaissance des clients. Le problème du management des séniors est souvent simplement suscité par le regard porté sur eux. La bonne approche est de considérer qu’ils sont des salariés comme les autres ; qu’eux aussi souhaitent être reconnus ; et qu’eux aussi veulent pouvoir se projeter dans l’avenir. Autonomie, connaissances techniques, culture générale, savoir-être… beaucoup de salariés expérimentés possèdent ces célèbres « soft skills » que tant de recruteurs réclament à cor et à cri. Les entreprises ont tout intérêt à en tirer parti, par exemple en leur confiant des missions de :

• tutorat pour faciliter la transmission des compétences ;

• management de transition ;

• management de la qualité et audits ;

• formation.

 

Épargne retraite… PER, PERE, PERECO, il est temps de passer à l’action

 

Dès la quarantaine et a fortiori au virage de la cinquantaine, le moment est propice pour diversifier son épargne. Il s’agit d’une phase de vie où, souvent, le logement principal est payé et où les enfants commencent à voler de leurs propres ailes, ce qui entraîne une forme d’assouplissement de la contrainte budgétaire pour le foyer. Bien qu’il reste une quinzaine ou une vingtaine d’années à travailler, la notion-même de retraite apparaît moins abstraite. C’est un âge où l’on commence à mesurer concrètement qu’il est temps de faire quelque chose si l’on ne veut pas voir fondre son pouvoir d’achat au moment de sa cessation d’activité. Même si, comme le constate Ipsos**, « plutôt cigales que fourmis, 37% des Français reconnaissent que c’est une action nécessaire, alors que seuls 25% passent à l’action… »

L’épargne retraite et plus particulièrement le Plan d’épargne retraite (PER) constituent des outils efficaces pour les entreprises qui souhaitent gratifier leurs salariés et leur envoyer le message qu’elles prennent en considération leurs projets de vie, quel que soit leur âge.

Le PER se décline sous trois formes : un PER individuel, et deux PER d’entreprise : le PER d'entreprise collectif et le PER d'entreprise obligatoire. N’hésitez pas à interroger votre conseiller Epsens pour identifier la formule qui correspond le mieux aux besoins de votre entreprise et de vos salariés.

 

tableau âge de départ à la retraite

 

* https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse-documents-de-reference/panoramas-de-la-drees/les-retraites-et-0

** https://www.ipsos.com/fr-fr/prendre-de-lage-ca-vous-tente