La démarche RSE dans les PME et TPE : un levier d’engagement

La responsabilité sociale des entreprises (RSE), une démarche réservée aux grandes entreprises ? Certainement pas ! Au contraire, les PME et TPE peuvent parfois mieux tirer leur épingle du jeu. Pourquoi ? Parce qu’elles font souvent déjà de la RSE sans le savoir. Explications.

RSE tpe pme

Qu’est-ce que la démarche RSE ?

Commençons par la définition qu’en donne la Commission européenne : « Le concept de RSE est l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». Les « parties prenantes », qu’est-ce que c’est ? En clair, ce sont les salariés, leurs représentants, les clients, les actionnaires, les fournisseurs, les prestataires indépendants, les banques…et même les concurrents ! Bref, toutes les personnes et organisations qui interagissent avec l’entreprise, quelle que soit sa taille.

 

L’engagement RSE dans les PME et TPE : c’est possible

Beaucoup de grandes entreprises ont largement communiqué sur leur politique RSE et leurs préoccupations sociétales. Cette forte exposition médiatique a parfois même pu desservir la démarche, notamment quand les engagements réels ne s’avéraient pas à la hauteur des annonces. « Coup de com’ », « effet de mode », « poudre aux yeux » : quand une démarche RSE ne correspond qu’à une série de slogans, sans actions concrètes conséquentes, elle engendre alors le scepticisme, voire le rejet. Dans une petite structure, TPE ou PME, on estime souvent ne pas avoir les moyens de prendre le risque de ce type de « retour de bâton ».

Autre frein psychologique au développement d’une démarche RSE dans une TPE ou une PME : la supposée lourdeur du processus. Ajouter des normes, alors que le cadre réglementaire paraît déjà pesant à la plupart des dirigeants, cela refroidit les enthousiasmes.

 

Quels avantages concurrentiels la démarche RSE apporte-t-elle à une TPE ou une PME ?

Pourtant à y regarder de plus près, la RSE porte des opportunités pour faire émerger de la plus-value et améliorer les performances, y compris dans les plus petites structures. Le retour sur investissement peut même s’avérer rapide et durable.

Tout d’abord, sur le plan commercial. Une démarche RSE, cohérente avec la taille et le métier d’une TPE ou d’une PME, leur fait gagner des points dans les appels d’offres de marchés publics ou dans les appels d’offres de grandes entreprises privées, elles-mêmes engagées dans la responsabilité sociale et environnementale. Car la dynamique de la RSE est un phénomène global qui fonctionne selon une sorte de « contagion vertueuse » : les donneurs d’ordres engagés dans la RSE accréditent en priorité des partenaires eux-mêmes impliqués dans cette direction. Entrer dans la galaxie des entreprises responsables offre un avantage compétitif vis-à-vis des concurrents qui n’ont pas encore franchi le pas. C'est donc un enjeu de compétitivité à part entière pour les TPE et les PME.

Si elle est élaborée de façon sincère et méthodique, la démarche RSE devient alors un label de qualité, synonyme d’auto-discipline, de rigueur et de maîtrise de ses process de production. Une entreprise responsable capable de développer une vision allant au-delà du court-terme inspire davantage confiance.

Démarche RSE : par où commencer pour une TPE ou une PME ?

Votre entreprise fait peut-être déjà de la RSE sans le savoir dans ses pratiques les plus courantes. C’est un bon début, et il faut commencer par identifier ces pratiques vertueuses pour aller plus loin.

Première étape : faites le bilan des actions mises en place (économies d’énergie, recyclage : tout ce qui peut aller dans le sens d'une meilleure prise en compte de l'environnement et des enjeux sociétaux). Mieux, faites dresser cet état des lieux par des collaborateurs, afin de les impliquer davantage.

Deuxième étape : commencez par des actions ponctuelles, faciles à mettre en œuvre rapidement, puis développez et systématisez progressivement cette démarche en ciblant plus particulièrement vos clients, vos fournisseurs et, bien-sûr, vos salariés. Essayez de dégager une ligne directrice commune aux actions de votre entreprise pour leur conférer davantage de sens, puis structurez votre communication interne et votre communication externe autour de ces piliers.

 

7 idées de démarches RSE applicables dans une TPE ou une PME

1/ Des ateliers stratégiques participatifs. Plutôt que de concocter une démarche RSE avec un cercle étroit de dirigeants, optez pour une démarche participative qui impliquera l’ensemble de vos salariés. Mettez en place des ateliers thématiques en responsabilisant vos collaborateurs, sans forcément décalquer la hiérarchie en place dans ces groupes de réflexion. Tenez compte le plus scrupuleusement possible (dans les limites de la faisabilité, bien sûr) des résultats obtenus.

2/ Faire le lien entre la RSE, les performances et la profitabilité de l’entreprise. Afin de crédibiliser votre démarche RSE et la rendre vraiment durable, il est plus efficace de rechercher en priorité les actions RSE qui apportent des avantages pécuniaires à l’entreprise. Si l’on parvient à démontrer que mettre en place une stratégie de réduction des déchets est sources d’économies, alors tout le monde se sent déjà plus motivé.

3/ Évaluer ses consommations d’énergie, d’eau, de papier… La chasse au gaspi commence par une bonne évaluation quantitative de la réalité. Là encore, l’implication d’un maximum de collaborateurs dans la collecte des données favorisera la prise de conscience et favorisera les comportements responsables. Il est ensuite important de se donner des objectifs tenables de réduction des consommations. Ces objectifs devront être suivis régulièrement et repris dans votre communication.

4/ Faire un bilan du télétravail pour améliorer cette nouvelle façon de produire. Les confinements successifs ont accéléré l’essor du travail à distance… parfois de façon plus subie que choisie. Finalement, selon une étude effectuée par le Direction des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares)***, « parmi les télétravailleurs, sept sur dix souhaiteraient poursuivre cette pratique au moins une fois par semaine, et moins de un sur dix tous les jours de la semaine ». Chaque entreprise peut donc tirer bénéfice de cette expérience. Les solutions mises en œuvre devront être ajustées au plus près du contexte social de l’entreprise, de ses pratiques, des attentes de ses collaborateurs. Une bonne communication devra accompagner dans la durée les changements.

5/ Mettre en place un plan de déplacements pour votre entreprise. Stages d’éco-conduite, transition de la flotte de l’entreprise vers l’électrique ou l’hybride, covoiturage, « vélotaf » (effectuer le trajet domicile/travail en vélo)… Le transport des collaborateurs (qu’il s’agisse des déplacements professionnels ou du transfert domicile/travail) est un levier à privilégier si l’on veut obtenir un impact environnemental sensible.

6/ Développer des espaces de travail optimisés. Cela fait longtemps que l’aménagement de vos bureaux ou de vos ateliers est inchangé ? C’est peut-être le moment de s’en préoccuper. La rationalité de l’environnement, de l’agencement et l’ergonomie des postes de travail sont des investissements rentables sur le long terme. Première étape : partir de l’expérience utilisateur : postures, niveau sonore, luminosité, accessibilité, déplacements… un recensement précis des points d’amélioration est indispensable. Ensuite, la réponse dépendra du budget mobilisable, mais l’appel à des spécialistes (ergonomes, architectes) s’avère généralement la recette la plus sûre pour obtenir le meilleur rapport investissement/résultats.

7/ Engagez vos clients ou consommateurs. Ils sont naturellement au centre de vos préoccupations. Alors pour ne pas faire de la RSE un sujet uniquement interne, mettez vos clients ou vos consommateurs finaux dans la boucle. D’abord, en les informant régulièrement et de façon transparente sur vos enjeux, vos objectifs RSE et sur vos résultats. Et quand c’est possible, impliquez-les : par exemple, lorsque vous sponsorisez un spectacle ou un club sportif, invitez-les ; quand vous soutenez une cause humanitaire, proposez-leur d’y participer.

 

L’intéressement et la participation au service d’une démarche RSE

Selon le Baromètre 2020 de la perception de la RSE dans les entreprises, réalisé par l’institut Kantar, 46 % des salariés accordent de l’importance aux engagements de leur entreprise en faveur de l’environnement et du développement durable et 33 % à ses engagements sociaux*. Toujours selon ce baromètre, 68 % des salariés se voient encore travailler dans leur entreprise dans trois ans, chiffre qui monte à 79 % dans les entreprises qui possèdent une fonction ou un service RSE. Les engagements environnementaux et sociaux de l’entreprise constituent donc un facteur de fidélisation des salariés à cultiver.

En revanche, dans le 6e volet de son enquête sur les Français et leur rapport à l’entreprise, 20minutes.fr ** souligne que bien que 66% des salariés français se déclarent heureux au travail, ils sont 55% qui ont le sentiment que leurs efforts ne sont pas reconnus par leur hiérarchie. Il y a à l’évidence un enjeu de progression dans ce domaine social que toute entreprise doit travailler quand elle veut affirmer ses engagements RSE.

Beaucoup de PME, et plus encore de TPE, redoutent les augmentations systématiques de salaires qui alourdissent de façon irréversible leurs charges fixes. Elles recourent donc, quand elles le peuvent, aux primes. Dans cette perspective de reconnaissance des efforts consentis par les salariés, les dispositifs de participation et d’intéressement offrent à la fois de la souplesse et de nombreux avantages sociaux et fiscaux. Le dispositif d’intéressement s’avère par ailleurs particulièrement bien adapté pour cibler des objectifs RSE et mobiliser ses équipes. Une piste à suivre ! N’hésitez pas à interroger votre conseiller pour qu’il vous accompagne.

 

* https://www.medef.com/fr/actualites/barometre-de-perception-de-la-rse-en-entreprise

** https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Carnet_de_Route_RSE.pdf

*** https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/5171e9d0f2d214774c44afc82353563a/Dares-Analyses_Teletravail-durant-crise-sanitaire-Partiques-Impacts.pdf