Les enjeux de la fidélisation des salariés des TPE-PME
La fidélisation des salariés est un enjeu phare en entreprise et encore plus dans les TPE-PME. En effet, les entreprises de moins de 50 ou 500 salariés se doivent de préserver leurs talents afin d’assurer leur croissance en termes économique et d’effectifs.
La perte d’un salarié peut rapidement engendrer une désorganisation, une perte de compétences pour l’entreprise mais aussi un coût financier. Pour s’en préserver, les TPE-PME doivent se doter d’outils de fidélisation efficaces. Parmi les facteurs de fidélisation, nous pouvons citer les conditions de travail et les bonnes pratiques managériales.
Le salaire : seul outil de fidélisation des salariés ?
Pour le salarié, la ligne en bas de sa fiche de paie (le salaire) revêt une importance toute particulière. Elle détermine directement son pouvoir d’achat et son niveau de vie. Mais au-delà de cette dimension concrète, la rémunération et les différents avantages accordés marquent aussi pour l’employé la reconnaissance de son travail, de ses compétences et de son implication.
C’est pourquoi, il est impossible de faire l’impasse sur le salaire quand on parle de motivation et de fidélisation des salariés. Pour autant, il est indispensable aussi de solliciter d’autres outils de fidélisation pour s’assurer de conserver et d’attirer les talents en entreprise. Il est possible de travailler d’autres leviers, financiers et extra-financiers, qui motivent et fidélisent les équipes. Il en va des performances de l’entreprise.
Améliorer les conditions de travail : outil de fidélisation des salariés efficace
La sécurité au travail, l’ergonomie des postes, une bonne gestion des temps et des rythmes de production forment les bases d’un environnement de travail de bonne qualité. Mais, aujourd’hui, les entreprises performantes vont plus loin et adoptent une approche dite de « bien-être au travail ». Un outil de fidélisation efficace qui permet également d'instaurer une culture positive au sein de l’entreprise.
Attention, la qualité de vie au travail (QVT) ce n’est pas seulement prévoir un équipement de sport ou de dispenser des conseils diététiques. L’idée est de travailler, en concertation avec ses équipes, sur tous les facteurs d’organisation qui influent sur leur santé physique et psychique. Et, surtout, après l’échange, de mettre en œuvre des solutions concrètes.
Une des attentes les plus souvent exprimées par les salariés est que leur travail ait du sens. Ainsi une récente étude de l’Agence nationale (Anact) et Opinion Way révélait que 4 actifs sur 10 envisagent de changer d’emploi pour un travail qui aurait plus de sens dans les deux ans à venir (avec une proportion plus importante de jeunes, de manageurs et de femmes). Selon ce sondage publié à l’occasion de la Semaine pour la qualité de vie au travail : « Plus de 8 actifs sur 10 estiment aujourd’hui que leur travail a du sens (39 % tout à fait, 45 % plutôt). 2 sur 10 s’interrogent - plus qu’avant la crise sanitaire - sur le sens de leur travail (avec une proportion plus importante de jeunes, d’actifs du secteur public et de manageurs)*.
Travailler le style du management : facteur clé pour la fidélisation des salariés
Dans le domaine du management et de la gestion, les effets de mode sont légions. En revanche, les attentes des collaborateurs s’avèrent plutôt constantes. Une enquête de BVA pour BPI, sur les qualités nécessaires du management, réalisée auprès de cadres, montre que ceux-ci estiment que l'écoute (45 %), le respect (41 %), l'exemplarité (37 %), la confiance (37 %) et la pédagogie (35 %) sont les qualités essentielles du manager au 21e siècle *. Adopter de bonnes pratiques managériales est donc un des facteurs clés pour mener une politique efficace de fidélisation des salariés des TPE-PME.
Comment améliorer son écoute pour fidéliser ?
Communiquer ne consiste pas uniquement à expliquer votre vision des choses. Si vous souhaitez que vos messages soient compris et assimilés, vous devez tenir compte du point de vue de vos interlocuteurs et de leur état d’esprit. Ceux-ci seront alors mieux disposés pour à, leur tour, vous écouter. Premier principe d’une communication efficace : soyez ouvert. Même si vous êtes sûr de savoir ce que votre interlocuteur va vous dire (et que vous trouvez ses idées sans intérêt), forcez-vous à considérer que tant qu’il n’aura pas exprimé ce qu’il souhaitait dire, 1/ vous ne saurez pas vraiment ce qu’il veut à cet instant précis 2/ il restera sourd à tout ce que vous pourrez dire. N’oubliez pas : l’écoute ouverte se voit. Veillez à votre langage corporel : pas de bras croisés, aucun geste d’impatience ni de scepticisme.
Comment marquer du respect à un collaborateur ?
Pensez toujours à saluer et à remercier, soyez ponctuel. C’est la base d’une bonne communication, car quand cette triple règle n’est pas rigoureusement appliquée, tout autre effort devient inutile. Évitez de demander à quelqu’un comment il va, si vous n’êtes pas disposé à écouter sincèrement sa réponse. Soyez régulier dans votre niveau de cordialité. Souffler le chaud et le froid est une technique de manipulation, parfois efficace, mais incompatible avec une stratégie de management par la confiance. En revanche savoir dire « non » peut parfois être une preuve de respect, à condition de motiver son refus.
Pourquoi l’exemplarité fidélise vos collaborateurs ?
Posez-vous d’abord cette question : est-ce que je juge en priorité les gens sur leurs déclarations ou sur leurs actes ? Eh bien, il en va de même pour vos collaborateurs : ils vous jugent d’abord sur votre comportement. Si celui-ci est en accord avec vos paroles, alors vous serez considéré comme quelqu’un de fiable. Le mécanisme de l’imitation qui est extrêmement puissant pourra dès lors fonctionner à plein et votre stratégie d’exemplarité se répercutera dans le comportement et les performances de vos équipes.
Comment instaurer la confiance avec vos collaborateurs ?
Première point : être clair sur ce que vous attendez de vos collaborateurs. En contrepartie, respectez vos engagements. Enfin, donnez des feedbacks suffisamment précis et réguliers. Être exigeant ne fragilise pas la confiance, être flou ou inconstant, oui. N’hésitez pas à poser ces principes dès la phase de recrutement et à en faire une base de votre culture d’entreprise.
Comment être pédagogue avec ses équipes ?
Expliquer, ré-expliquer, mettre en perspective de la façon la plus simple possible, en respectant le rythme de chacun, est un investissement pas une perte de temps. Sachez saisir l’occasion d’une erreur commise pour en faire le point de départ d’une nouvelle explication. Cela ne paraît pas forcément intuitif mais c’est très productif.
Développer les compétences professionnelles des salariés
Les salariés ne sont plus en demande de plans de carrière. En revanche, ils attendent de leur employeur un maintien de leur employabilité via la formation continue. L’enjeu est important puisque, selon un autre sondage de BVA pour BPI**, 35 % des salariés français se sentent exposés à un risque de perte d’emploi au cours des trois prochaines années. Par ailleurs, près de huit salariés sur dix (77 %) pensent que les compétences nécessaires à leur travail vont évoluer d’ici trois ans. Dans ce contexte, seul un salarié sur deux (54 %) se sent bien préparé aux évolutions à venir de son métier.
Bénéficier d'un plan de formation cohérent qui s'inscrit dans la durée est un facteur important de fidélisation des équipes et constitue un élément important de votre stratégie RH.
Proposer des primes d’intéressement, de participation ou des dispositifs d’épargne
Au-delà du salaire net affiché sur la feuille de paie, les compléments de rémunération et les avantages sociaux améliorent l’intérêt financier d’un emploi. Ces outils de fidélisation comptent d’autant plus que, selon un sondage réalisé par l’Ifop en mars 2019, plus d’un salarié sur deux (55 %) serait insatisfait de son salaire actuel***. Or l’entreprise, faute de visibilité économique, n’a pas toujours la possibilité d’augmenter les salaires qui sont des charges fixes. La souplesse des primes permet de développer une stratégie des rémunérations qui peut s'adapter aux variations de la conjoncture.
Les dispositifs d’intéressement, de participation et d’épargne retraite entreprise présentent l’avantage pour l’employeur de se piloter, au fil des années, en fonction des performances et des possibilités financières de l’entreprise.
Pour les salariés, ces dispositifs permettent de sécuriser leur avenir dans des conditions fiscales attractives, ce qui est facteur de fidélisation.
*https://www.anact.fr/sondage-4-actifs-sur-10-envisagent-de-changer-demploi-pour-un-travail-qui-aurait-plus-de-sens
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